EXTRAITS DE PRESSE: Les articles de Gérard Bauër et de Pierre Brisson
L’OPINION du 15 juillet 1922
"Un autre sujet a montré un tempérament vif et saisissant: Melle Orane Demazis qui donnait le rôle de Blanche dans Les Corbeaux. Sa voix n’est pas toujours bonne: elle grimpe soudainement et finit dans les notes aiguès; mais elle a de l’ardeur et de l’emportement: on ne lui a donné qu’un accessit, ce qui a pau mince. Peut-être le jury a-t-il voulu décourager une élève dont le physique n’est pas bon. C’est une fausse optique de juger que toutes les comédiennes doivent être grâcieuses ou belles. Les plus célèbres ne le furent pas toujours. Puis il faut des femmes pour jouer des rôles de composition comme au naturel, sans avoir précisément à les composer. Il serait juste que M. Gémier prît cette élève sous sa coupe, lui donnât les rôles qui lui conviennent et la perfectionnât: son mérite et son talent sont réels." Gérard Bauër
LE TEMPS, du 10 juillet 1922
"Melle Orane Demazis (1er accessit) s’est fait remarquer par ses rares qualités d’émotion et par sa puissance pathétique. A vrai dire, elle est desservie par une physionomie ingrate; elle manque de séduction, mais en elle frémit une sensibilité ardente et impérieuse. Elle s’est présentée dans le rôle de Blanche, des Corbeaux. La scène d’explication du troisième acte entre Blanche et la mère de son fiancé est une des plus cruelles de l’ouvrage. Melle Orane Demazis nous en a fait sentir la tragique beauté. Elle a traduit les affres de la jeune fille abandonnée, sa terreur, son désespoir, son amertume, sa fureur vindicative, et finalement sa faiblesse égarée, avec une force, une sincérité et surtout une simplicité tout à fait émouvantes. Certains de ses cris semblaient vraiment jaillis du fond de l’être." Pierre Brisson